« Je suis fascinée par les gens, nous dit Lucile Morel, qui signe ici sa première apparition dans notre revue. Je m’amuse souvent à imiter les autres et, très tôt, j’ai ressenti l’envie de les dessiner. Cette envie est devenue un réflexe qui s’est peu à peu transformé en rituel. Actuellement, j »interroge les manières de raconter le trouble mental par le dessin. Je dessine exclusivement aux crayons de couleurs. La folie et ses limites sont au cœur de mes préoccupations. J’adore les fous, mais ils me font peur. Je déteste la marionnette Guignol et les clowns en général. La normalité aussi. J’aime rire et jouer des personnages. J’aime quand ça déborde, même si je ne supporte pas la perte de contrôle. Je n’aime pas les choses lisses. J’ai passé six ans aux beaux arts de Metz, je vis maintenant à Montreuil. J’écris un livre sur les Toc qui, je l’espère, sera bientôt publié. J’aime l’intensité chez les gens et dans les histoires, l’exagération et ce qu’elle cache, et c’est aussi ça que je cherche à montrer dans mes dessins. »